Haibane Renmei

 
 

Yoshitoshi ABe (sur une idée et un scénario de ): Réalisation : Tomokazu Tokoro ; Musique : Kô Ootani. 2002, 13 épisodes. Pioneer LDC/Fuji-TV
Site officiel :
http://www.pldc.co.jp/rondorobe/anime/haibane/index.html


Image tirée du site officiel

Histoire :

    Dans son rêve, une fille en robe blanche tombe du ciel, un corbeau tente de la rattraper dans sa chute, mais la jeune fille répond que ce n'est pas utile. L'oiseau part, la fille regarde vers le sol et aperçoit une grande ville en dessous. Au même instant, dans un couloir, une femme apparaît chargée d'une boîte, une cigarette allumée. Au dessus de sa tête, une auréole, et dans son dos, deux ailes grises. Alors qu'elle va pour descendre au rez-de-chaussée, elle jette un coup d'oeil dans une pièce et découvre un énorme cocon. A l'intérieur, la jeune fille en blanc qui tombait du ciel. Lorsque le cocon s'ouvre, elle est recueillie par la communauté des Haibane, les ailes grises. Parce que son rêve était celui d'une chute, elle reçoit le nom de Rakka (qui signifie chute), en même temps qu'une auréole. Pendant la nuit, ses ailes se mettent à pousser dans le dos et la plus agée de la communauté, la femme à la cigarette qui l'a découverte, Reki, s'occupe d'elle pour la rassurer et nettoyer ses ailes.
    Par la suite, Rakka découvrira les autres membres, quittera la "Old Home" où vivent les Haibane, et ira dans la ville toute proche. Mais dans ce monde étrange, il existe des interdits, nul ne peut franchir le gigantesque mur qui entoure la ville et la résidence des Haibane. Puisque l'on ne peut pas partir en traversant le mur, Rakka essaie de trouver sa place, son utilité dans ce monde étrange. Dans ses moments de doute, elle trouve du réconfort auprès de Reki, mais cette dernière ne cache-t-elle pas aussi d'autres mystères, d'autres doutes, d'autres failles ?

Critique :

    La série Haibane Renmei est tirée d'un doujinshi de Yoshitishi ABe (scénariste-créateur de Lain, The Serial Experiment). Très rapidement, il a été décidé d'en faire une série d'animation, chose rare pour un manga publié dans le circuit non pro. Mais la personnalité et la créativité de Abe sont telles que cela a convaincu Pioneer de financer une série de 13 épisodes.
    Comme pour Lain, la série repose sur le caractère étrange du monde, mais cette fois-ci, c'est du côté du merveilleux de la fantasy qu'il faut se tourner et non de la science-fiction. Le monde est bizarre, avec ce mur gigantesque, ses règles obscures sanctionnée par une espèce de prêtre ermite. Rapidement, un jeu s'installe entre la série et le spectateur, parce que si les Haibane ont l'apparence d'anges, ce terme n'apparaît jamais dans les épisodes et aucune croix, aucun symbole chrétien n'apparaît. Toute la symbolique est propre au monde décrit.
    Pourquoi des apparences d'anges, alors ? Parce que la notion de péché revient très souvent dans la deuxième moitié de la série, avec insistance. Il existe une différence entre les "bons" et les "mauvais" haibane, et c'est la manière de surmonter ses péchés. On pourrait croire à une forme de moralisation, mais le péché en question n'est pas lié à un comportement chrétien, mais à une attitude par rapports aux autres. Le pécheur est celui qui s'enferme sur lui-même, qui ne demande aucune aide et qui tente de résoudre ses problèmes et ses doutes en ne comptant que sur lui.
    Remercier les gens pour ce qu'ils vous ont apporté constitue une démarche importante pour chaque Haibane, et la question de l'échange est fondamental dans la série. Que reste-t-il de quelqu'un si ce n'est ce qu'il a fait pour chacun ? Cependant, accomplir des bonnes actions ne suffit pas pour faire un "bon" Haibane. Il est possible d'aider les autres, de s'en occuper de manière sincère et dévouée tout en étant enfermé dans ses péchés. La plus grande faute, c'est de ne compter que sur soi-même, de ne pas accepter l'aide des autres, de ne pas assumer ses faiblesses et de refuser de les partager avec quelqu'un. C'est la force égoïste et orgueilleuse qui est le grand péché.
    Comme dans Lain, le motif chrétien est présent en filigrane dans Haibane Renmei, mais jamais de manière prosélyte, c'est plutôt l'aspect moral, mais non moralisateur qui est à l'oeuvre ici. Il s'agit de dire que "Donner" aux autres ne suffit pas, et ne fait pas de quelqu'un une personne bonne et juste, il faut aussi savoir "Remercier", accorder à l'autre une place, une existence. Sinon, tout ce qu'on a fait de bien disparaît, finit dans l'oubli et l'on reste enfermé dans ses murs intérieurs, comme la ville de Haibane Renmei.

 
 
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