Autant
le manga de Kenshin est un alliage réussi de combats, d'émotion
et d'humour, autant cette série d'OAV est sombre et tragique. Parce
que l'époque précédant l'ère Meiji fut violente
et sanglante, l'histoire de Battosai Kenshin l'est pareillement. Dans la
plus pure tradition des films de Samouraï, l'honneur et le destin
sont en jeu. Ce que cette série d'OAV révèle, c'est
non seulement le passé de Kenshin, mais l'histoire d'une rédemption.
L'assassin efficace et sanguinaire qui sert la révolution contre
le gouvernement du shogunat va non seulement trouver l'amour, mais trouver
les ressources pour survivre à la paix, pour la désirer et
atteindre un équilibre psychologique dangereusement mis en péril
par son métier d'assassin. Si le premier épisode est particulièrement
violent, la suite développe les aspects psychologiques et pose la
question du pardon.
Les OAV se distinguent par une réalisation
soignée, effets d'ombres, prises de vue réelles mélangées
à l'animation (eau, feu, neige). La nature a une place prépondérante
et c'est le rythme des saisons qui marque l'évolution de l'histoire.
L'indifférence de la nature par rapport à la violence des
hommes est à l'image de l'attrait de Kenshin pour l'agriculture,
pour l'abandon du métier des armes qui ne lui a pas apporté
les satisfactions qu'il attendait. Le contraste est saisissant et le rythme
lent de l'épisode 3 exprime particulièrement ce décalage.
Finalement, le samouraï devra reprendre l'épée, mais
il aura appris quelque chose de précieux.
L'histoire est bien celle du don, du don de soi
et du sacrifice, plus que celui du destin. Chaque personnage a fait un
choix, à l'inverse du destin promis. Le jeune Kenshin voulait protéger
les hommes des méfaits du shogunat, il se retrouve assassin. Tomoe
devait se marier à un jeune noble promis à un grand avenir
dans l'administration d'Edo. Et il est difficile d'affirmer que c'est le
destin qui les a fait se rencontrer.
Emu par la tristesse de Tomoe, Kenshin cherche à
la protéger, et pourtant Kogoro Katsura, le chef de Kenshin et figure
historique de la lutte contre le gouvernement d'Edo (le bakufu) a demandé
à Tomoe de devenir le fourreau de Kenshin. Chacun veut protéger
l'autre, mais que faire si l'autre ne désire pas cette protection
? Que signifie protéger lorsque cela réside dans une épée
? Dans une atmosphère de trahison, comment Tomoe et Kenshin peuvent
apprendre à se faire confiance ?
L'histoire jette ainsi un nouveau regard sur la
personnalité de Kenshin, sur sa manière de respecter les
autres et son refus de tuer. Le tout avec une ambiance musicale particulièrement
émouvante. Ce n'est pas l'épée qui a gagné,
mais le fourreau et c'est une très belle image de l'avenir de l'ère
Meiji. La fin du bakufu marque la fin de toute une tradition du sabre japonais
et de la place des combattants dans la société. Une nouvelle
ère se met en place, une ère qui permet le pardon et met
fin au cycle des vengeances, un ère de paix où l'épée
devient inutile.
Résumé : Kyoto, 1863, le gouvernement d'Edo, le bakufu est sur le point de tomber. Des forces nouvelles veulent lutter contre l'arrivée des bateaux de l'amiral Perry et éviter au Japon le sort de la Chine (la mainmise des étrangers sur les affaires intérieures). Parmi ces forces, les Ishin Shishi de Kogoro Katsura qui utilisent tous les moyens possibles pour destabiliser le gouvernement et sa force armée, le Shinsen-Gumi. Parmi ces moyens, Katsura fait toute confiance à un jeune homme, Kenshin Himura, dit Hitokiri Battosai, l'assassin à l'épée divine. Détenteur d'une technique sans égale, il a choisi de mettre son sabre au service des Ishin Shishi et d'assumer ce rôle d'assassin secret et discret. Fortement bouleversé par une blessure au visage, Kenshin se pose des questions sur le bien fondé de son choix. Il trouvera sur son chemin, Tomoe, une jeune femme perdue dans une époque violente. Tous les deux seront confrontés au tourbillon révolutionnaire dans leur marche vers la paix.
retour vers la page d'Erion
retour vers Manga/Anime
retour vers l'index général
Pour toute remarque, suggestion ou autre, écrivez-moi : olivier.paquet@free.fr
![]()