Ryo Mizuno


Chroniques de la Guerre de Lodoss : 1990, 13 épisodes d'OAV de 30'. VF : 1994/Kaze Animation
Parn et Deedo en style Art NouveauCette série d'OAV fait partie des premières à être traduite en France et donc à sortir du cercle des fans. Malgré les années, Lodoss demeure incontournable. Pourtant, plusieurs années après, il faut reconnaître que l'animation n'est pas transcendante (utilisation et réutilisation de certaines scènes où seul le fond change de couleur, images fixes, etc.). Ce qui a fait dire à beaucoup que Lodoss ne méritait pas autant d'éloges et était assez moyen, y compris sur le plan du scénario. Pourquoi alors parler de cette série? Parce que le charme des Chroniques tient à la musique (voir Mitsuo Hagita) d'une part, et aux personnages d'autre part. Sur une trame heroic-fantasy, Mizuno (grâce aux précisions de Xahal, j'en sais un peu plus sur les origines du scénario : celui-ci est issu d'un scenar' de JDR, une version japonaise de D&D, qui a été développé) a su approfondir la personnalité de ses héros et seconds rôle afin de refuser le manichéisme traditionnel à ce style d'histoires. A partir de là, se développe une réflexion profonde sur la guerre, les dieux et le Bien. Mais à chaque fois, Mizuno balaie intelligemment les clichés. Alors que le scénario est basé sur une guerre entre la "Lumière" et les "Ténèbres", Mizuno utilise le personnage de Parn pour décrire l'horreur du combat, son injustice et sa bêtise. Un leitmotiv revient : pourquoi nous battons-nous? Pour quelle raison les hommes souffrent et pleurent leurs amis, leurs maris, leurs femmes lorsque l'on peut s'entendre? Le Parn de la fin est réellement devenu adulte : parti pour chercher la gloire et venger la disgrâce de son père, il connaîtra l'amour et le désir de vivre sans l'odeur du sang et le bruit des batailles. Cette horreur de la guerre se manifeste à plusieurs reprises, par le personnage du berserker à la limite de la folie, et par le fait que les héros qui se battent sont blessés. En effet, lors de la bataille de Marmo, Kashue et les autres, entourés par des zombies, apparaissent fatigués, blessés, dégoulinant de sang et non comme des demi-dieux immaculés que le combat n'éprouve pas : la guerre est bel et bien une souffrance... Deuxième thème important, les relations entre les Dieux et les Hommes. Il est à noter que les véritables Dieux sont absents et que ce sont les Humains qui cherchent à les faire revivre pour les commander. Quant à Karla, esprit-dieu, d'une manipulatrice s'étant arrogée la responsabilité de destin de Lodoss, elle en arrive à laisser ses "pions" libres : elle laisse les humains décider du sort de son territoire. A la fin, ce sont les humains qui ont vaincu et sans l'aide d'un quelconque dieu. La guerre de Lodoss n'est donc pas simplement un combat entre le Bien et le Mal, mais l'apprentissage de la vie, l'acceptation de la dualité et de sa faiblesse. Parn ne se situe pas du côté du Bien ou du Mal, il est à la fois l'un et l'autre en fonction de sa volonté : libre et fragile volonté humaine contre l'inflexibilité des Dieux et du destin (représenté par Ashram qui ne peut changer de destinée). Comme on le voit après cet aperçu, Lodoss est une série très riche et pas seulement un Donjons & Dragons animé. Si Lodoss a souvent été copié (même par Mizuno), peu de séries ont su recréer ces personnages si attachants et si pleins de promesses et d'histoires à venir. Car, même à la fin de Lodoss tous les problèmes ne sont pas résolus et il reste de quoi faire une suite (qui aurait dû avoir lieu, snifff....)

Résumé : Après la Grande Guerre entre les Dieux, l'île maudite de Lodoss a connut de longues périodes de guerres. Alors qu'une période de paix semble s'amorcer, les troupes démoniaques de l'Empereur Beld de l'île de Marmo débarquent sur Lodoss et conquièrent villes sur villes. En face, la résistance s'organise autour de l'Empereur Farn. Alors que chaque camp rassemble ses forces, le jeune villageois Parn rêve d'un grand destin dans cette guerre qui s'annonce. Accompagné de la haute-elfe Deedolito, du magicien Slayne, du nain Ghim, du moine Eto et du voleur Woodchuck, il rencontrera d'autres acteurs plus mystérieux qui voient dans cette guerre une occasion de réveiller la puissance des Dieux ou d'assurer l'équilibre entre les différents camps. Bientôt, les deux Empereurs Beld et Farn, jadis amis, s'affronteront ; le bras droit de Beld, Ashram cherchera sa destinée. Dans le grand fracas de la guerre, les dragons endormis répondront-ils à l'appel?

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