Niji-iro Tôgarashi
1990-1992, 11 volumes (6 dans
la version Deluxe)
Niji-iro
Togarashi est un peu une oeuvre à part chez Adachi. D'abord par
l'originalité du monde décrit, par les thèmes, mais
aussi, voir surtout par la rupture par rapport à la trame traditionnelle
des récits d'Adachi. Alors qu'il a l'habitude de traiter du monde
contemporain, avec réalisme, Adachi nous envoie ici dans une autre
dimension, ou le passé et le futur se rencontrent, où les
missiles et les katana s'affrontent. Si la base est celle d'un Japon du
18-19e siècle, il est bien annoncé dès le début
qu'il ne s'agit en rien d'une reconstitution historique, mais plutôt
d'un divertissement. Le Japon devient un 'Far East' où les chasseurs
de primes et les cow-boys sont moines, peintres devins, samouraïs.
Le fantastique se mêle à la technologie, la nature devient
acteur d'un comédie tantôt légère, voire parodique,
tout en ne renonçant pas à la tragédie. Cette histoire
confirme la tendance de Adachi à apporter de plus en plus de soin
aux décors (surtout pour les extérieurs). Se confirment aussi
ses grandes qualités dans la reproduction des mouvements lors des
combats. Ceux-ci sont décrits de manière cinématographique,
avec des ralentis, et une insistance toute particulière sur le résultat
(en tant qu'il indique la rapidité) et non sur l'anatomie du personnage
(en ce sens il se distingue de Shirow). Ce découpage des scènes
souligne les changements de rythme et accentue la dramaturgie de l'ensemble.
Par opposition, il faut
souligner le resserrement de l'intrigue autour de 2 voir 3 personnages.
Ce fait est d'ailleurs étonnant, Niji-iro Tôgarashi,
comprend une grande diversité de personnages, mais seuls 3 voient
leur psychologie approfondie. Ceci s'explique tout naturellement par le
genre de l'histoire : un récit d'aventures, un road-movie,
où les personnages secondaires sont comme autant de paysages traversés.
Alors que les autres oeuvres d'Adachi, plus "statiques" s'intéressent
plus à chaque personnage. Mais dans Niji-Iro Tôgarashi, le
personnage le plus intéressant et le plus travaillé est sans
conteste le mercenaire Furon. Il correspond dans sa psychologie
à Eijirô Kashigawa, l'entraîneur violent et mystérieux
de Touch, le destin tragique en moins. Un personnage vraiment attachant
donc, cherchant à oublier un passé douloureux dans le meurtre
et la maîtrise de sa lame, mais qui doit finalement l'affronter.
Résumé :
Dans un autre monde, une autre planète, ailleurs, la mère
de Shichimi, le héros, meurt après lui avoir révélé
l'existence de frères et de soeurs. C'est alors le début
des surprises pour le jeune garçon : il découvre une demi-soeurs
et cinq demi-frères tous ayant le même père. Tous,
sauf un, on ne sait lequel, qui n'est pas de leur sang. Mais qu'importe,
ils décident d'aller se recueillir sur les tombes de leurs mères
respectives ; ne se doutant pas qu'ils sont la cibles de nombres d'assassin
et de chasseurs de primes qui s'en prennent à leur vie. Ces mercenaires
sont à la solde du frère du shôgun qui veut
se débarasser des héritiers de son frère (le fameux
géniteur volage inconnu!!!). Ce voyage de recueillement sera l'occasion
pour Shichimi de faire connaissance de sa "famille" et notamment de sa
soeur Natane (amoureuse de son frère peintre-itinérant-devin
Asajirô), experte dans le maniement du sabre, mais dôté
d'une volonté farouche (elle déteste que Adachi la regarde
prendre son bain!!). Pendant ce temps, ils sont suivis par un mystérieux
mercenaire, Furon, qui semble lié au frère du shôgun
mais semble plutôt jouer sa carte personnelle. Froid, cruel et insensible,
ne chercherait-il pourtant pas à protéger Natane et ses frères?
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