Jinbê
1997, 1 volume rassemblant
des histoires parues en prépublications de 1992 à 1997.
Jinbe est l'une des plus belles oeuvres d'Adachi mais aussi, l'une des
plus difficile à lire pour les non-nippophones (je me place dans
le lot). Cependant, avec un peu d'effort, on ne peut qu'être ébloui
par la finesse dans la description des sentiments et l'originalité.
Pour une fois, le héros de ce manga n'a pas 15-16 ans mais approche
la quarantaine. C'est une histoire douce amère sur les rapports
ambigüs entre un père et sa fille, ainsi qu'une réflexion
sur la vieillesse. Mais cela reste une comédie.
Pourtant, Adachi se concentre surtout sur les deux
principaux personnages. Jinbê est doté d'un design fort et
très reconnaissable, il est une version plus agée de Yamazakura
Kango, l'entraîneur de Slow Step, mais la personnalité
de Jinbê est moins caricaturale, plus tendre et attachante. Il est
à la fois maladroit, impulsif, mais profondément doux et
sensible. C'est sans doute l'un des personnages les plus réussis
d'Adachi, car l'un des plus fouillés. Jinbê est très
bien secondé par sa fille Miku, un très beau chara design
proche de Hikari dans H2, dont elle emprunte quelques traits de
caractères. Au fur et à mesure de ses oeuvres, il est évident
qu'Adachi préfère réduire le nombre de ses personnages
pour privilégier la profondeur et l'originalité de la psychologie.
C'est bien le cas avec Miku, plus mûre et plus adulte que ses 17
ans.Cette personnalité renforce le climat ambigu où l'on
ne sait pas vraiment si le comportement de Jinbê est du à
son rôle de père colèrique et possessif ou bien à
une relation réciproque presque incestueuse. Il y a sans doute un
peu des deux, et cela fait le charme de cette oeuvre.
En définitive, Jinbê est sans
doute une oeuvre à part très adulte, plus centrée
sur la vie quotidienne, mais surtout plus adulte, traitant de thèmes
difficiles. On peut y voir une oeuvre de maturité d'Adachi, sans
doute remplie des doutes et des joies d'un auteur accompli (Jinbê
et Adachi ont vraisemblablement le même âge); mais s'inscrivant
dans la lignée des autres séries : le thème de l'inceste
est souvent présent mais sur le plan des relations frère/soeur
(cf. Miyuki, Niji-Iro Togarashi). Bref
Jinbê
ne s'adresse pas au même public fana des histoires de baseball, mais
plutôt à ceux qui aiment chez Adachi sa façon de mettre
en relation des personnages aux personnalités complexes et subtiles.
Résumé : (Merci
à Foong Ngai Hoe pour ces informations...) A notre époque,
à Tokyo Jinbê employé d'un parc océanographique
apprend que sa fille l'attend. Celle-ci, qui se prénomme Miku est
la fille d'une ancienne petite amie de Jinbê au lycée. Sa
mère étant morte, Miku est confiée à son père
supposé : Jinbê.accepte de la loger chez lui et se prend au
jeu du père. Il apprend vite qu'une autre personne lui dispute la
paternité de Miku, mais Jinbê s'attacha à sa fille
et n'entend pas se laisser faire. De son côté Miku apprécie
sa nouvelle famille et prend de plus en plus d'importance dans la vie de
son père. Ceci suscite la jalousie de la part des prétendants
de Miku qui voient dans son père un obstacle. Mais Jinbê et
sa fille semble inséparables, et très attachés l'un
à l'autre.... Combien de temps cette situation pourra-t-elle durer?
retour
vers Manga/Anime
retour
vers la page d'Erion
retour
vers l'index général
retour
vers Mitsuru Adachi
Pour toute remarque, suggestion ou autre,
écrivez-moi : olivier.paquet@free.fr